« Prendre la plume quand le temps est passé, que l’eau a coulé sous les ponts de la vie.
Qu’est-ce que la mémoire conserve? Que reste-t-il de ces ateliers?
Des rires, le rire joyeux de ces femmes venues d’autres continents, de pays si lointains,
d’âges variés, qu’il fut merveilleux de découvrir que face à l’enfant, aux fratries,
face à l’amour –
toutes réagissent de la même manière, cultivent les mêmes doutes,
reproduisent certains schémas reçus en héritage, vivent les mêmes difficultés.
Cela se livre dans un espace de paroles, bienveillant.
Il reste le souvenir de ces jeux actifs effectués à 2 ou 3 où, mis à
la place de l’enfant, la mère perçoit ce qu’il ressent, qu’elle le vit
dans sa chair, elle comprend l’inutilité de certaines rengaines
qu’elle récite en boucles par habitude, lassitude ou fatigue.
Il reste cette prise de conscience majeure que seul notre regard
modifie la donne.
Si l’on change de discours, quitte la menace, l’enfant instantanément
réagira positivement, que les mots véhiculent une charge émotionnelle forte et qu’il est
nécessaire de les manier avec soin, user de positivité et de
reconnaître les sentiments de chacun.
L’exploration se fait de manière ludique,
changer implique de s’écouter, chercher la fantaisie, improviser
autrement et s’amuser avec cette approche nouvelle dans l’éducation
même si les vieux réflexes perdurent, reviennent au galop parfois…
Évidemment qu’il paraît souhaitable que les femmes puissent se revoir
avec régularité et sur le long terme pour s’assurer que les
changements s’opèrent et qu’elles se soutiennent mutuellement.
Car isolées et seules, elles peuvent abandonner, tout simplement.
Voilà ce que je souhaitais apporter comme témoignage.
Bien à vous »
Marie Aubert,
Maman de Zoé (20), Lou (16) et Oscar (14) Chiller