Arrivée en France d’Egypte, les premières années en France ont été difficiles pour Noha. Ne parlant pas un mot de français, c’est à l’arrivée de sa fille qu’elle se décide à apprendre le français : « En 2013 je suis tombée enceinte et je me suis dit un jour ma fille va aller à l’école, je dois apprendre le français savoir ce qu’il se passe, c’est le moment d’apprendre ».
C’est grâce à des amis qu’elle entend parler d’Espace 19 et décide en 2017, plusieurs années après de franchir le pas pour rencontrer les équipes d’Espace 19 Ourcq : « Ça fait un moment que j’avais entendu parler d’Espace 19 mais je n’avais pas le courage d’essayer Espace 19, je n’étais pas encore à l’aise avec l’idée d’être avec des gens car ça faisait un moment que je n’avais pas d’activité professionnelle. J’avais l’obstacle de la langue car je ne parlais pas français quand je suis arrivée donc je ne pouvais pas continuer mes études ou avoir une activité professionnelle, pour moi c’était un changement brutal de vie. »
« J’ai commencé à Espace 19 en tant qu’adhérente pour bénéficier des activités et sorties parce qu’à l’époque j’étais une mère au foyer. Pour moi Espace 19, c’était un lieu convivial pour les sorties, pour les enfants. La manière dont travaille l’équipe dans le centre c’était vraiment intéressant pour moi, je voulais intégrer cette équipe, c’est pour ça que j’ai proposé d’être bénévole. J’aime bien le travail dans un centre social, moi j’étais en droit, mon but c’était d’aider les gens, ce n’est pas pareil mais au final c’est le même but. » Après quelques mois à participer aux activités d’Espace 19, Noha se propose d’être bénévole à l’accueil du centre en mars 2018: «Le bénévolat c’était quelque chose pour sortir de chez moi, une échappatoire. C’était la 1 ère étape avant de passer dans le milieu professionnel. Espace 19 c’était le lien pour ne pas rester enfermée à la maison. »
Puis, en septembre 2018, Noha postule au poste d’animation accueil qui s’ouvre et elle intègre Espace 19 en tant que salariée. C’est un nouveau monde qui s’offre à elle, le milieu professionnel : « C’est une grande famille et ça tu ne le trouves pas partout, ça te motive encore plus pour travailler, tu veux donner ton meilleur. En Egypte, j’étais étudiante et je travaillais en même temps dans le tourisme. Mais arrivée en France, j’étais vraiment déprimée à la maison […], je n’avais pas l’habitude de rester enfermée. Ce n’était pas mon mode de vie. Depuis, ça va bien, franchement, je me suis retrouvée moi-même, ma personnalité. Le travail c’est vraiment important pour la personne, ça change tout dans ta vie ».
Son poste d’animatrice-accueil lui permet aussi de s’enrichir personnellement : « J’ai beaucoup d’adhérents qui viennent et qui me parlent comme à une amie, qui me confient des choses, qui me demandent mon avis. Quand tu travailles, tu es entourée par tout le monde et ça c’est une richesse quand même. Où vais-je entendre des histoires de la guerre ? Moi je ne suis pas française, comment je vais connaître l’histoire ? »
Elle conclut sur ces quelques mots : « J’apprécie tout ce que je fais ici. […]Je vois des choses, par exemple mon collègue Faouzi, les enfants du quartier ils l’aiment, ils le respectent, ils sont prêts à travailler avec lui, personne ne peut faire ça, c’est un magicien. […] Tout le monde ici qu’ils soient salariés, bénévoles, les écrivains publics qui arrivent à débloquer des dossiers compliqués, c’est magnifique, franchement, je suis fière de travailler avec ces gens là. »
Retrouver le portrait de Noha sur notre compte Instagram : https://www.instagram.com/espace_19/