Suite à une initiative étudiante, le 27 avril 2018 à l’Espace 19 Riquet a eu lieu une conférence autour du thème de l’Afropéanité. L’Afropéanité est un concept faisant référence aux personnes afrodescendantes, d’origines africaines et/ou caribéennes, ayant été élevé la majeure partie de leur vie, et le plus souvent étant nés, en Europe.
Lorsque l’on recherche une définition précise pour le terme “afropéen” on est confronté à une diversité d’opinions. Certains diront qu’il s’agit surtout du fait d’avoir des origines africaines et de vivre en Europe, ce qui inclut donc aussi bien les personnes issues d’un métissage ou encore celles d’origines maghrébines. D’autres diront qu’être afropéen est spécifique à une couleur de peau : est afropéen une personne noire née en Europe et qui, bien souvent, est traitée comme étrangère dans son pays natal et dans le pays d’origine de ses parents. Ce concept d’Afropéanité offre la possibilité de repenser ce que signifie être européen, afrodescendants et surtout permet de créer un espace où il ne faut pas choisir entre l’un ou l’autre.
Du fait qu’il y ait plusieurs interprétations possibles et que s’approprier ce mot est une chose très personnelle, la conférence Afropéen-Afropéenne a voulu ouvrir la discussion sur le sujet afin de l’étudier sous différents angles tout en partageant un moment convivial.
Au programme, conférences, projection, buffet et performances artistiques, pour une journée qui fut haute en couleur.
De 14h à 22h, les activités se sont suivies ponctuées par des pauses pour boire et discuter.
La première conférence menée par C. Fifaten Hounsou a permis de présenter le bagage théorique derrière le concept et ses origines anglo-saxonnes. Les deux autres ont replacé l’Afropéanité dans la pratique d’activités concrètes : la cuisine, avec l’intervention du chef Bella Ola et dans le monde culturel, avec la présentation du Paris Noir par Kévi Donat.
La projection du court métrage Le Bleu Blanc Rouge de mes cheveux de Josza Anjembe a laissé l’assemblée pensive et touchée par ce petit aperçu dans la vie d’une bachelière camerounaise qui souhaite prendre la nationalité française malgré son père qui s’y oppose.
Le buffet, composé d’un poulet DG et de jus de bissap et de gingembre, fut un moment de partage permettant de se retrouver autour d’un plat de qualité mais aussi de prendre le temps de revenir sur ce qui a pu être dit et entendu auparavant. L’occasion de se rencontrer et de discuter librement. Ce fut un moment de transition qui a introduit avec succès le début d’une soirée musicale : ambiance tamisée, petit comité, la réflexion s’est ainsi poursuivie de façon plus détendue.
Les performances de danses de Nassim et Joshua ont été à la fois impressionnantes et captivantes, la capacité de chaque danseur à s’approprier les musiques sur lesquelles ils ont tour à tour dansé a fait forte impression. Le rappeur Shétif et ses textes ancré dans l’actualité, mêlent habilement vécu personnel et réflexions sur la société de telle sorte que porté par son charisme désinvolte, l’ambiance de la journée s’est transformée en un concert intimiste et enjoué, artiste et public étant fortement liés. Le rappeur fut suivie par la douceur de la chanteuse Sonia O’kobo dont la performance épurée, guitare, voix a conquis la petite assemblée et renforcé la complicité qui s’est installée entre chacun.
Pour finir en beauté et souligner la convivialité de l’événement, la soirée s’est achevée sur une improvisation chant, rap et guitare à laquelle tous ont participé!
Nous remercions les conférenciers pour leurs interventions : Christelle Fifaten Hounsou, Alexandre Bella Ola, et Kévi Donat. Ainsi que Kahina et le groupe BPM (Bitume, Plume et Musique) pour nous avoir mis en contact avec les danseurs Nassim et Joshua ainsi que le rappeur Shétif, que nous remercions également pour leurs performances mémorables.
Un remerciement tout particulier à l’intention de Sonia O’kobo qui est venue à notre secours à la dernière minute et nous a offert un bel instant en retour!
Merci à toute l’équipe d’Espace 19 Riquet sans qui rien de tout cela n’aurait été possible, aux deux Nicolas, Paula et le reste du centre. Sans oublier Ruth qui a encouragé ce projet dès le départ alors que ce n’était encore qu’une idée floue. Merci à Guy et Antoine pour le prêt de matériel et merci à l’UFR germanique et nordique de l’Université Paris-Sorbonne Paris IV.
Enfin, un grand merci à tous ceux qui sont venus, qui ont posé des questions et qui nous ont aidé à faire de cette journée plus que ce qu’on en espérait !