Nous avons tous été marqués par les dégâts du premier confinement : retrouver les apprenants après plus de 3 mois sans « vrais » cours et réaliser que beaucoup de choses acquises et maitrisées avant le confinement ne l’étaient plus. Et surtout, au-delà de la rupture pédagogique, le coût psychologique que le confinement a représenté pour les apprenants.
On les a retrouvés en juin fatigués, avec un certain sentiment de solitude (voire de détresse financière pour certains qui devaient compter sur la solidarité de leurs proches suite à la perte de leur emploi). Du coup, nous avons évoqué la possibilité de maintenir nos cours à distance pendant ce deuxième confinement. Cela nous a semblé évident qu’il fallait tenter !
Beaucoup de questions se sont posées : Est-ce que les apprenants allaient se connecter ? Est-ce qu’ils seraient dans de bonnes conditions chez eux pour avoir le même niveau de concentration que tous ensemble dans une salle ? Est-ce qu’on trouverait le même plaisir à animer l’atelier ?
Nous n’avons que quelques semaines d’ateliers de recul aujourd’hui, et une chose est sûre : les apprenants nous impressionnent ! Par leur capacité à répondre présents, à se connecter à l’heure dite, à participer en nombre et avec beaucoup d’enthousiasme (et à râler avec autant de vigueur que d’habitude quand on n’est pas assez réactifs dans nos réponses…). Par leur capacité à se concentrer malgré des conditions tout à fait différentes qu’en salle, à avoir avec eux le matériel pour participer à l’atelier le mieux possible (leur téléphone avec WhatsApp dessus, leur cahier, leur stylo). Par leur capacité aussi à se retrouver avec le même plaisir que « pour de vrai », à rebondir sur les remarques des uns et des autres, voire à se charrier aussi activement que dans la salle de cours.
On a raccourci nos ateliers (1h30 vs. 2h) pourtant ce temps en distanciel demande deux fois plus d’énergie que d’habitude ! On est un peu bousculé dans nos façons de transmettre, et ça demande de se remettre en question, d’essayer encore plus fort que d’habitude de se mettre dans les bottes des apprenants pour essayer d’être pertinents dans nos apports et réactions… Mais comme dit Véronique, une des participantes des cours « confiné ou pas confiné, on veut apprendre ! », donc on n’a pas le choix et on y va !
L’équipe des bénévoles des ASL à Riquet